Masami Kumagaya [Sept de Coeur]

• [KUMAGAYA Masami] •

Masami Kumagaya [Sept de Coeur] 3789828n1

Nom : Kumagaya
Prénom : Masami
Surnom : Masa-chan, Maza, Karma c'est son nom de scène.
Âge : 15 ans
Date de Naissance: 12 Juillet 2024
Signe Astrologique: Cancer
Orientation Sexuelle:Homosexuel, mais il ne s'assume pas.
Membre du Club Meisei : Non, il est d’ailleurs l’un des rares élèves à détester ce club et plus particulièrement son président.
Rang : Sept de Cœur

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Physique :
Il a beau manger des légumes et boire du lait, Masa-chan n’est vraiment pas très grand. Du haut de ses 155 centimètres, il n’a pas souvent l’occasion de martyriser un plus petit que soi. Chétive et frêle sa constitution ne lui permet pas de jouer les durs autant qu’il le voudrait et ce malgré toute la bonne volonté qu’il y met le bougre.
Une belle tignasse blonde orne le dessus de sa tête et tombe jusque sur ses yeux parsemant ainsi son front de jolies mèches dorées qu’il s’amuse à tortiller. Le plus souvent, il attache ceux qui descendent sur sa nuque à l’aide d’un chouchou noir sinon on a tendance à le prendre pour une fille. Mais pour rien au monde il ne les couperait courts. Il ne se souvient que trop bien de la fois où il avait eu des poux et que sa mère lui avait littéralement rasé le crâne. Depuis, il ne laisse personne d’autre que ses propres mains approcher sa tête avec une paire de ciseaux. Mais la tondeuse est à bannir définitivement.
Une jolie paire d’yeux bleus vient compléter cet adorable minois en lui ajoutant une touche de profonde mélancolie. Avant la mort de son frère aîné, ceux-ci ne portaient pas cette touchante émotion. En été, ils peuvent virer au vert émeraude, sans qu’il ne sache vraiment pourquoi. Hélas, on a rarement l’occasion de voir ces deux bijoux chatoyants vu qu’il passe la plupart de son temps à somnoler un peu partout au campus. On pourrait même dire que vous êtes un chanceux si vous arrivez à le trouver éveillé.
Petit et mince, le corps du garçon est davantage osseux que musclé. Il aura beau se défendre en expliquant que son manque de robustesse est dû à sa croissance pas encore terminée, cela n’empêche personne de le décrire comme un minus ou un gringalet.
Pour ce qui est de son style vestimentaire, il adore les tenues de petit écolier et colorées au possible. Lorsqu’il va au Trésorium, il demande souvent des uniformes de ce style. Il porte aussi le plus souvent un foulard jaune autour du cou qu’il considère comme un grigri porte bonheur.

Caractère : Si on pouvait résumer en un mot la personnalité de Masami-chan, on choisirait sans doute le terme « immature ». D’un naturel fonceur et irréfléchi, il a tendance à ne pas se soucier des conséquences que ses actes peuvent engendrer si bien qu’il se retrouve souvent dans des situations très délicates. On pourra également lui reprocher son insolence. En effet, il n’a pas peur d’insulter ou de crier sur quelqu’un de plus âgé que lui. Il ne semble d’ailleurs pas plus enclin à respecter les conventions de politesse. Peut-être cela est dû au fait qu’il n’a jamais vraiment pu connaître le monde extérieur.
Têtu et obstiné, le garçon que l’on pourrait croire naïf avec sa bouille d’ange ne se laisse pas influencer facilement. Plus fermé qu’une coquille d’huître, il sait exactement ce qu’il veut et ne se laisse dicter ses choix par personne. Depuis la mort de son frère, il se montre aussi très indépendant même s’il préférait que quelqu’un s’occupe de lui. Il a beau jouer les chats sauvages qui ne se laissent pas approcher, au fond, ce n’est qu’un enfant qui ne demande qu’un peu d’affection. En devenant chanteur, c’est aussi un moyen pour lui de trouver l’amour dont il semble cruellement manquer.
Mais le défaut qui peut se révéler le plus dangereux de notre chérubin aux bouclettes dorées est sans hésiter sa jalousie maladive dont Kamui a d’ailleurs fait les frais. S’il apprécie quelqu’un vraiment fort, il ne supporte pas que cette personne puisse passer du temps avec d’autres gens. Il faut impérativement qu’elle n’appartienne qu’à lui, sinon Masa-chan risque de ne plus pouvoir se contrôler. Il devient alors rapidement insupportable au risque de se faire détester par l’objet de son amour.
En ce qui concerne les qualités du garçons, on pourra citer son courage par exemple. Sang chaud, il n’a pas peur de se mouiller pour ses amis. Il sait prendre des risques et n’a pas froid aux yeux. Le danger ne l’effraie pas lorsqu’il se sent galvanisé par la foi qu’on porte en lui. Donc certes, il peut être assez énervant mais vous serez bien content de l’avoir de votre côté si un danger se présente car il est prêt à donner sa vie s’il le faut à ceux qui lui montrent un peu de considération.
Quant à ses croyances, Masa-chan n’a jamais eu l’occasion de penser à la spiritualité. Ayant grandi au campus, il ne s’est jamais posé la question de savoir si un dieu pouvait régner de par le monde et gouverner depuis son trône céleste notre belle planète bleue. Par contre, il a une trouille bleue des fantômes. Lorsque Kamui, Aki-chan et lui passaient souvent du temps ensemble, le roi de cœur le terrorisait en lui racontant d’affreuses histoires sur des gens qui revenaient à la vie pour hanter les vivants. Il partait alors en courant dans sa chambre laissant alors les tourtereaux à leurs occupations.

Talent particulier : Masami possède une très jolie voix. Il est à l’aise sur les musiques de types pop, rock ou électro. Les autres registres sont pour lui un terrain plus délicat. Sur scène, il se montre toujours très dynamique et il est rare de le voir tenir en place devant un micro plus de deux minutes. Il n’a pour le moment jamais chanté un titre original, car on ne lui en a jamais proposé. Peu créatif en ce qui concerne l’écriture de ces textes, il ne fait que reprendre des chansons déjà existantes en les revisitant chaque fois avec son style bien à lui.

Ambition :

Depuis que Masami pense que Kamui est responsable de la mort d’Akizumi, il n’a plus qu’une chose en tête : le venger. Et le seul moyen pour le roi de cœur de s’absoudre de son péché est de le payer de sa vie. Malheureusement pour Masa-chan, sa cible est toujours bien entourée et qui plus est, elle connaît déjà ses intentions. Inutile de dire que son projet est fortement compromis. Il s’est donc décidé à patienter jusqu’au moment où le garçon baissera finalement sa vigilance. Le second objectif de Masami est de trouver l’amour et par voie de conséquence, perdre sa virginité. Il a dû mal à s’avouer son penchant pour les garçons, et c’est pourquoi il s’efforce de se trouver une petite amie de son âge en sachant pertinemment, qu’il ne sera pas heureux de cette façon. Ce n’est pas tellement la peur du regard des autres qui l’effraie, mais il ne veut pas faire la même erreur que son frère aîné.

• Vous •

• Prénom: Ruben
• Âge: 19 ans
• Votre expérience rp: Cinq ans je pense.
• Comment avez-vous connu le forum? Je suis le fondateur …
• Code du règlement Code auto-validé:

Histoire :

PARTIE I

Comme tous les étudiants du campus, Masumi fut à l’origine un bébé-éprouvette issu de cellules reproductrices rassemblées par les soins de l’Institut. Celles-ci avaient été modifié de façon à lui octroyer une voix incroyablement pure. Au bout de neuf fois passés dans une couveuse lui permettant d’atteindre la maturation nécessaire pour prétendre au titre de nourrisson, le poupon fût adopté par une la riche famille Kumagaya. Ces derniers avaient déjà quelques années plus tôt recueilli un premier enfant du même groupe qu’ils avaient choisi de nommer Akizumi. Ce dernier fût ravi d’avoir enfin un compagnon pour jouer et un frère pour partager sa vie.

Masumi car tel était le nom que ses parents lui avaient donné, grandit dans une luxueuse villa entouré de sa chaleureuse famille. Il était le garçon le plus heureux du monde, et eût plus d’amour qu’il n’aurait pu jamais l’espérer étant donné les circonstances qui avaient entraîné sa mise au monde. Non, Mazu comme le surnommait son frère n’était vraiment pas un enfant à plaindre. Ses parents le choyaient autant qu’ils le pouvaient et dépensaient de leur personne et de leur portefeuille pour combler au mieux les besoins et les caprices de leur bambin.

Le père, Fuyumichi Kumagaya travaillait dur pour subvenir aux besoins de sa famille. Il était le directeur d’une grande compagnie d’aviation japonaise. Inutile de dire donc qu’il n’avait pas souvent la chance de dîner en famille. En effet, les soirées habituelles se composaient seulement de Sakae Kumagaya, la mère et ses deux petits chéris : Masa-chan et Aki-chan. Trop jeune encore pour y comprendre quoi que ce soit, Maza s’amusait toujours comme un fou à l’heure du dîner. Cependant, Akizumi semblait toujours en proie à une profonde détresse en voyant le siège de son père inoccupé.

Lors de l’un de ses fameux repas où le chef de famille avait dû s’absenter, Masami âgé de quatre ans alors, s’agitait dans tous les sens et braillait de toutes ses forces pour ne pas avaler la mixture que sa mère lui avait préparé. Celle-ci avait beau supplier, implorer, se cacher derrière la peluche Pikachu de son fils, rien n’y faisait, il ne se décidait pas à ouvrir la bouche. Il se contentait de glousser en regardant le piteux état de sa mère qui faisait tout pour garder son calme. Akizumi, quant à lui avait déjà soufflé ses huits bougie le mois dernier mais semblait bien plus mâture que son âge ne le laissait croire.

« - Papa ne rentrera pas ce soir non pas, pas vrai ? » demanda-t-il à sa mère.

Celle-ci, le visage recouvert de légumes écrasés affichait une mine des plus inquiétante. A l’aide d’un chiffon, elle se nettoya un peu avant de venir près de son aîné pour tenter de le consoler. Elle déposa sur sa joue un affectueux baiser. Le garçon ferma les yeux, ses sourcils froncés, comme si c’était une affreuse guêpe qui venait de se coller contre lui. Intrigué par cette réaction, Maza se calma un peu comme s’il avait ressenti le désarroi de sa mère. Aki-chan se leva alors brusquement de table et monta dans sa chambre. Sakae soupira puis souleva son cadet hors de sa chaise.

« - Allez petite teigne, le repas est fini, tu peux aller t’amuser avec ton frère. »

Heureux de voir que sa mère n’était plus triste, le petiot lui fit son plus beau sourire avant de dévaler les marches de l’escalier. Ce soir là, Masami se réveilla au milieu de la nuit à cause d’une envie pressante. Sans bruit, il se glissa hors de ses draps et se dirigea vers les waters. Tandis qu’il accomplissait sa besogne, le petit garçon entendit d’étranges bruits qui s’échappaient de la chambre de sa mère. Intrigué, l’enfant se rapprocha sur la pointe des pieds, histoire de voir de quoi il retournait. Depuis l’entrebâillement de la porte, il vit Sakae entièrement nue, les dents plantées dans un coussin pour ne pas hurler. Horrifié par ce que ses yeux avaient osé regarder, Maza retourna illico retrouver la chaleur de sa couverture.

L’année suivante, Fuyumichi et Sakae confrontèrent Akizumi à la dure réalité. Ils leur avouèrent qu’il n’existait pas de lien de sang entre son frère et lui, pas plus qu’entre eux et lui. Il ajoutèrent également qu’ils étaient pourtant plus proches que quiconque grâce à ces années passées ensemble mais qu’ils étaient tous les quatre rattachés par le cœur, et c’était cela qui comptait vraiment. Si ces derniers étaient si rapidement passés aux aveux ce n’était pas par manque de pédagogie, mais plutôt en vue des évènements qui allaient bientôt se produire . Bien sûr, ils n’avaient pas le droit de parler du fait que les deux garçons n’étaient pas exactement des êtres humains car le contrat qu’ils avaient signé en échange de la garde des petits l’interdisait clairement. Masa-chan ne sût jamais rien de cette conversation et resta persuadé qu’ensemble ils avaient tous formé une famille comme les autres.

PARTIE II

Akizumi ouvrit les fenêtres de la chambre laissant entrer le soleil matinal. Masami, écarquilla les yeux en sentant les rayons de lumière lui chatouiller le visage. Sans retenue, il laissa échapper un bâillement en étirant les bras au-dessus de sa tête. Son grand frère sortit en fermant la porte laissant le garçon de six ans seul dans la pièce. Pas vraiment réveillé, il se laissa tomber sur le matelas, essayant de gagner encore quelques instants de sommeil. Ses paupières alourdies se refermèrent lentement le faisant sombrer dans une profonde rêverie.

Quand il revint à lui, Masa-chan se trouvait à l’arrière d’une grosse berline noire. Son frère à côté de lui était ligoté et bâillonné. Mais l’enfant n’était pas dans une meilleure position. Ficelé comme un saucisson, il n’avait pas davantage de liberté de mouvement. L’homme au volant demeurait silencieux et son complice sur le siège passager n’avait pas l’air non plus d’humeur à bavarder non plus. Prisonnier de ses liens, Maza se contenta d’observer son frère impuissant, en cherchant en vain dans son regard la moindre lueur d’espoir.

Après plusieurs heures, le véhicule s’arrêta enfin. Le conducteur sortit le premier puis ce fut au tour de son compère. Ce dernier ouvrit la portière du côté de Masami et le prit dans ses énormes bras. Le blondinet remarqua la trace d’une morsure sur la main enflée du gorille. Le sourire en coin d’Akizumi le renseigna vite sur la nature de cette blessure. Ce dernier semblait ailleurs depuis tout à l’heure. En réalité, les deux kidnappeurs lui avaient administré un puissant calmant étant donné sa grande réticence à les suivre. Pendant que le garçon dormait, ces géants étaient venus à la maison repoussant les parents Kumagaya d’un simple geste du bras. Apercevant, Akizumi recroquevillé dans les escaliers, ils le capturèrent sans effort. Ils ne mirent pas longtemps avant de trouver le cadet de la famille, roupillant calmement dans son lit, son pikachu serré contre sa poitrine. A peine l’étranger frôla le visage du garçon qu’Aki-chan se débattit comme un beau diable et enfonça ses canines dans la main velue de celui qui le retenait. Le géant ne relâcha pas son étreinte pour autant et d’une grosse claque assomma le gosse. Une fois leur méfait accompli, ils attachèrent tranquillement les gamins sur la banquette arrière.

Devant eux se dressait un imposant building qui d’après l’enseigne appartenait à un groupe appelé « l’Institut ». Sans s’arrêter, les frères et leurs porteurs pénétrèrent dans le bâtiment. A l’intérieur, ils croisèrent le chemin de plusieurs hommes et femmes en blouse blanche mais personne ne leur prêtait vraiment d’attention,se contentant seulement de les laisser passer. Finalement, les enfants furent laissés dans une immense salle où d’autres gamins se trouvaient, tous l’air un peu perdus. Ils restaient tous silencieux, comme si le peu de vie qui leur restait ne s’échappe s’ils ouvraient la bouche. Suivant leur exemple, Masami et Akizumi s’enfermèrent dans un mutisme et baissèrent la tête, leurs yeux se perdant sur le carrelage immaculé posé sur le sol.

Un par un, les petits furent emmenés par une jolie dame à lunettes. Ce fut bientôt au tour de l’aîné des Kumagaya. A bout de force, il se laissa conduire jusqu’à la pièce suivante malgré les yeux larmoyants de Maza. Qu’est-ce qu’on pouvait bien lui faire ? Allaient-ils se revoir ? Qu’allait-il bien pouvoir devenir sans lui ? Et surtout, pourquoi devait-il se poser toutes ses questions alors qu’il n’était âgé de six ans à peine ? Quelques heures plus tard, quand il ne restait déjà plus qu’un quart des personnes qui s’y trouvait au début, Masami put enfin se diriger vers cette fameuse pièce.

La dame lui défit ses liens d’un simple coup de cutter. Puis se lança dans un test de personnalité. Pour ne pas trop fatiguer l’enfant, elle lui expliqua qu’il pouvait répondre uniquement par oui ou non en inclinant juste la tête. Quand ils eurent terminé cela, elle prit la main du blondinet et la plaça sous une étrange machine puis l’immobilisa à l’aide de la sienne. Une douleur aiguë se fit alors sentir et l’enfant hurla autant qu’il put mais l’infirmière faisait comme si elle n’entendait rien. Quand il retrouva sa main, un tatouage étrange y avait été apposé : un cœur doré suivi de deux autres de couleur noir. La femme qui lui paraissait maintenant tellement moins sympathique le traîna jusqu’à un autre compartiment où il pût retrouver son frère. Celui-ci portait un tatouage similaire au sien mais légèrement différent. En effet, au lieu d’un seul cœur doré, il en possédait deux. Sans rien dire, ils se serrèrent tous deux l’un contre l’autre, laissant leur corps parler pour eux.

Quand tous les enfants furent rassemblés, la salle se mit à descendre comme un ascenseur. Ce dernier était doté de grandes baies vitrées qui donnaient sur ce que plus tard, les enfants baptiseraient la Pink Cage.

PARTIE III

La sonnerie retentit à deux reprises. Masami ouvrit un oeil et sortit brusquement de sa torpeur. Il bondit hors de son lit, enfila un jean à la va-vite, saisit une chemise et une cravate qui pendaient sur un cintre. N’ayant plus le temps d’enfiler autre chose que des pantoufles, il se dépêcha de quitter immédiatement le bâtiment C. Pendant sa course effrénée, il boutonna ses vêtements et essaya également d’attacher correctement ses cheveux. Comme on pouvait s’y attendre, le résultat que ceci donna n’avait rien d’extraordinaire, bien au contraire. Après avoir traversé la cour de récréation et jeter un oeil indiscret à l’onsen, histoire de voir si un autre retardataire comme lui ne s’en extirpait pas les fesses à l’air, le garçon pénétra enfin dans la zone B. Quatre à quatre, il dévala les marches jusqu’au premier étage. Hélas, les portes avaient déjà été verrouillées. Il eût beau cogner de tout son saoul, elles ne cédèrent pas.

« - P’tain ! Encore une journée sans manger ! Mais j’ai la dalle moi ! »

Alors qu’il continuait de se plaindre, il aperçut au loin deux silhouettes familières. Un grand garçon aux cheveux de feu qui suivait un élégant jeune homme en kimono. Bien qu’il ne faisait pas particulièrement chaud, celui-ci agitait ardemment un éventail près de son visage. Les deux jeunes gens ne semblaient pas être tellement préoccupés par leur retard pour le début du cours. Sans se presser, ils marchaient tranquillement en discutant et avec le sourire en plus. Sans prévenir, Masami bondit sur le premier des étudiants et l’enserra au niveau de la taille.

« - Grand frère ! Toi aussi tu es en retard ? »

Akizumi redressa ses lunettes sur le bout de son nez, un peu sonné par cette attaque surprise. Il se redressa en embrassant son cadet sur le front. Celui-ci tirait méchamment la langue à l’interlocuteur d’Aki-chan. Pourquoi est-ce que son grand frère préférait passer du temps avec ce maudit Kamui plutôt qu’avec lui. Depuis que les garçons s’étaient rencontrés, ils ne se lâchaient plus d’une semelle. L’aîné Kumagaya se montrait plus distant avec le blondinet, leurs longues discussions n’étaient à présent plus qu’une tape amicale sur la tête ou une caresse furtive sur le bras. Est-ce que son frère ne l’aimait plus autant qu’avant ou bien maintenant que Masami avait un peu grandi, il n’était plus en droit de mériter autant d’affection qu’étant plus jeune.

« - Et moi je n’ai pas le droit à un gros câlin, Masa-chan ? «

Le Roi de cœur tendit les bras mais pour toute réponse, la gamin lui fit une affreuse grimace. Akizumi attrapa aussitôt le môme par le col et le traîna jusqu’aux dortoirs tandis que le futur président des Meisei agitait sa main pour lui dire au revoir.

« - On se rejoint plus tard, Kamui-kun, j’ai deux trois choses à régler. »

Arrivés à destination, la Reine de cœur ferma la porte et vérifia les coins et recoins de la pièce pour être certain que personne ne pouvait être témoin de ce qui allait arriver. Habilement, il se débarrassa de sa cravate orangée ainsi que du gilet assorti qui pendant derrière son dos, les manches nouées autour de son cou. Le petit frère restait assis bien sagement, genoux croisés, le regard fixé sur les gestes de son aîné qui avait l’air d’avoir quelque chose de pesant sur le cœur.

« - Ecoute Maza, il faut vraiment arrêter d’enquiquiner Kamui tu sais. C’est devenu quelqu’un d’important pour moi, alors essaie d’y mettre du tien et de te montrer plus gentil. En plus, il t’apprécie beaucoup.»

Les sourcils froncés, le petit garçon tourna la tête préférant éviter l’expression attendrissante de son aîné. Il avait toujours eu le don d’obtenir tout ce qu’il voulait à l’aide d’un simple sourire. Quel était son secret ? Personne jusque là avait réussi à le découvrir mais une chose était sûre, c’était imparable. C’était d’ailleurs sûrement à l’aide de cet atout qu’il avait pu attirer l’attention de la starlette du campus, j’ai nommé sa majesté, Shirogane-sama. Finalement, Aki-chan réussit à faire abdiquer le pauvre blondinet, qui accepta de coopérer en faisant un timide « oui » de la tête.

« - Je préfère ça, Maza. Et puis, tu sais, n’en parles à personne mais … » Il jeta un dernier coup d’œil autour de lui. « Kamui va nous aider à sortir d’ici. On pourra retrouver le monde extérieur ! »

La bouche en cœur, Masami voulut commenter la dernière phrase d’Akizumi mais se tût lorsque son frère lui ébouriffa les cheveux. Finalement, même lorsqu’il était avec le Roi, son grand frère ne l’oubliait pas. Rassuré, notre pré-pubère serra son adorable frère dans ses bras comme ils le faisaient autrefois. Celui-ci ne se déroba pas à ce signe d’affection soudain et y mit même un peu du sien.

PARTIE IV

« - Waaaaaaaaaaaaaaaah ! »

Masami sursauta en entendant ce hurlement qui venait de l’extérieur. Dire qu’il était au milieu d’un si doux rêve et qu’un cruel imbécile l’en avait subitement arraché. Rageur, il frappa son matelas et balança son oreiller à l’autre bout de la chambre. Le gosse enfouit sa tête sous sa couette pour ne plus être dérangé, mais un bruit plus strident encore le contraint à jeter un œil à l’extérieur. Sans se presser, le blondinet enfila sa paire de pantoufles en forme de lapins roses. Il remonta les stores et pointa timidement son nez dehors. Un groupe d’élèves s’étaient rassemblés dans la cour de récréation, non loin des barrières interdisant l’accès au bâtiment E.

« - Qu’est-ce qu’ils peuvent foutre pour faire un ramdam pareil ? »

L’adolescent âgé à cette époque de quatorze printemps se dirigea vers les douches. Sans même faire attention si quelqu’un était présent, il se déshabilla entièrement et laissa l’eau couler. Energiquement, il shampouina sa tignasse dorée en prenant soin de retirer auparavant son chouchou rouge. Tandis qu’il retenait ce dernier entre ses dents, il entreprit ensuite de se savonner le corps. Son gant moelleux se promena d’abord sur son visage, puis vint le tour du torse et on arriva bien assez tôt à la partie que vous attendez tous. Il s’attarda longuement dessus, presque par réflexe. Et ce qui devait arriver arriva. Masa-chan se dirigea vers la porte et la bloqua à l’aide d’une table en bois où se trouvait les serviettes et les peignoirs. A l’abri des regards indiscrets, il s’assit contre le mur et commença sa besogne solitaire tandis que des millions de serpents transparents tombaient sur lui et ruisselaient sur sa peau délicate.

Les yeux clos, son esprit s’égarait dans un endroit éloigné. Comme d’autres garçons du même âge, il essaya de s’imaginer aux côtés d’une femme plantureuse et aux généreuses proportions mais comme chaque fois, cela ne fonctionnait pas aussi bien qu’un autre de ses fantasmes. L’espace se modifia et Masami se retrouva dans un lit, la taille et les jambes recouvertes d’un drap de soie incroyablement doux et léger. Au dessus de lui, un garçon au visage inconnu le prenait dans ses bras, tout en entrant doucement à l’intérieur de lui.

Les paupières du cadet des Kumagaya sortit de son état somnolent et observa non sans fierté le fluide d'albâtre qui s’était déversé autour de son nombril. Après s’être rincé correctement, il s’emmitoufla dans un gros peignoir de laine blanc. Il déposa son élastique dans une des poches du vêtement et laissa ses cheveux détachés courir sur ses épaules et le haut de son dos. Ses chaussons en main, il courut dans la chambre de son grand frère pour l’obliger à l’accompagner voir ce qui se passait dehors. Il frappa deux coups rapides et entra aussitôt sans attendre un « Entrez ! » comme l'aurait fait toute personne bien élevée. Akizumi n’était pas là. De plus, le lit étant fait, il n’avait certainement pas passé la nuit ici.

« - Il a encore dû faire des cochonneries avec ce pervers de Kamui ! Aki-chan était si pur, il a fallu que tu le pervertisses, vilain roi ! »

Masami soupira en pensant aux jeux sexuels auxquels le président du club Meisei obligeait sans doute son frère aîné à se livrer. Il frissonna rien qu’en imaginant son aîné ligoté et bâillonné tandis que le garçon à l’éventail arriverait affublé d’un string rose à paillettes. Cette dernière vision d’horreur le fit presque défaillir mais à en puisant dans sa volonté, il réussit à éviter une mort certaine. Il se dirigea alors vers ses appartements afin de porter une tenue un peu plus décente. Il se sécha les cheveux avant d’enfiler une des vêtements propres. Une fois paré, il se décida enfin à quitter les dortoirs des rouges.

Dans la cour, tous les étudiants s’étaient regroupés autour de quelque chose d’assez curieux. Maza qui lui aussi avait bien envie de voir de quoi il s’agissait se fit tant bien que mal un passage au milieu de toute cette masse. Heureusement, sa petite taille avait également des avantages, il put donc rejoindre rapidement le centre, laissant derrière lui les étudiants horrifiés.

Soudain, le corps du garçon se figea. Il venait d’apercevoir ce qui semblait inquiéter tout le monde. Baignant dans une mare de sang, plus rouge encore que ses cheveux, le corps d’Akizumi Kumagaya gisait inanimé. Shirogane-sama assis à ses côtés serrait contre lui son compagnon défunt comme s’il espérait ainsi lui transmettre la force de se réveiller. Comprenant ce de quoi il retournait, les genoux du chanteur tombèrent lourdement sur le sol, comme si son corps avait soudain été changer en plomb. Kamui, lui, restait imperturbable. Profondément choqué par la mort de son fiancé n’avait pas bougé d’un cil. Masami se traîna jusqu’à son niveau et tendit la main pour toucher lui aussi la dépouille du grand garçon à lunettes.

« - Akiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! »

Son cri perçant fut accompagné d’une longue crise de sanglots qui finit même par faire sortir le roi de cœur de sa torpeur. Les lèvres de celui-ci tremblaient nerveusement en prononçant des syllabes inaudibles. Il cherchait visiblement à dire quelque chose. Le petit frère d’Akizumi approcha lentement son oreille des lèvres du garçon aux longs cheveux d’améthyste. Il espérait sans doute entendre quelque chose comme « - Ne t’inquiète pas, il ne va pas tarder à se réveiller. Il essaie seulement de nous faire peur. Sacré Aki-chan ! » ou encore quelque chose du genre « - Ne t’en fais pas Masami, même s’il n’est plus là, moi je continuerai à veiller sur toi. ». Malheureusement, il n’eût pas l’occasion d’entendre ces paroles réconfortantes.

« - C’est moi … C’est de ma faute … C’est ... C'est moi qui l’ai tué … C’est moi ! Je ... Je l’ai tué ! »

Kamui qui n’avait pas encore versé une seule larme jusqu’à ce moment se mit à pleurer des rivières brûlantes qui tombaient tristement sur la joue du défunt. Le sang de Masa-chan ne fit qu’un tour. Sans prévenir, il sauta sur son sempaï et réussit à le renverser. Agrippant ses mains autour de la gorge de ce dernier, il déploya sous l’effet d’une montée d’adrénaline, une force phénoménale qui manqua de peu de faire une nouvelle victime parmi les résidents de la Pink Cage.

« - Mais séparez ces deux petits sauvageons, mes chéris ! » s’écria une voix.

Les élèves réagirent immédiatement et se mirent à trois pour libérer leur roi de la puissante étreinte du gosse. Il eût beau se débattre comme un diable. A trois contre lui, il n’était plus en état de lutter. Puis, intrigués par cette voix inconnue qui les avait interpellé, ils se retournèrent et découvrirent avec surprise deux femmes descendre de la plate-forme qu’ils avaient eux-même emprunté lorsqu’ils étaient venus à la Pink Cage. Une fois le pied à terre, les deux étrangères s’avancèrent vers le groupe tandis que l’espèce d’ascenseur remontait rapidement vers le QG des scientifiques. Tandis que Kamui accompagné de ses fidèles Meisei regagnait ses appartements, Masami s’empara de son frère pour à son tour profiter de la chaleur qu’il lui restait.

[Message de Kamui : Fin provisoire, le temps que je finisse moi-même ma propre histoire. ^^"]

Epilogue

Durant les cinq mois qui suivirent ce drame, Masami restait presque ses journées entières dans sa chambre. Il reçut une autorisation de la directrice de ne pas assister aux cours pendant trois mois entiers. Ceux restants, il a dû se battre contre lui même pour y assister. Les gens avaient beau tenter de l’aider à surmonter son chagrin, sa mine abattue ne semblait pas disparaître.

Récemment, il a essayé de s’ouvrir de nouveau aux autres et de ne plus continuer à se morfondre. Décidé à repartir de l’avant Masami s’est fixé un nouveau but : venger Akizumi son frère aîné, c’est à dire, tuer Kamui.

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