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 Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]

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Nichiren Sagara
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Nichiren Sagara



Personnage
<b>Âge</b> Âge: 17 ans.
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Bisexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Pff !

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MessageSujet: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeDim 26 Juil - 20:30


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• Sagara Nichiren •

Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Nichir10



Nom : Sagara
Prénom : Nichiren.
Surnom : Nichi ou Ren, mais mieux vaut éviter.
Âge : 17 ans.
Date de Naissance: 31 Octobre 2023.
Signe Astrologique: Scorpion.
Orientation Sexuelle : Bisexuel.
Membre du Club Meisei : Non.
Rang : 10 (si possible).
Symbole : Trèfle


.


Physique :

« Ce n’est pas la lumière qui manque à notre regard, c’est notre regard qui manque de lumière. »

Gustave Thibon.


« Ne détourne pas les yeux ! Avance et regarde ! Vois ! vois ! La réalité du monde que j’essaye de t’inculquer ! Imprime cette horreur au fond de ta rétine ! »

Ses yeux d’un noir aussi profond que la nuit se détournèrent avec répugnance de cette folie. Le monde était fou. Tout était fou. Et cette même folie commençait à se graver dans son esprit, ses yeux en proie à une terreur à la fois fugace et violente, reflet d’un bleu aussi noir qu’une nuit sans lune où même les étoiles ne parviennent à s’extirper des filaments de nuages qui les masquent au monde.
L’univers accomplissait un nouveau tour dans l’incroyable cycle du temps. La main se levait à nouveau, frappant ce visage à la peau de porcelaine, les ongles délaissant sur leur passage une trace d’où une rose carmin jaillissait, dégoulinant le long du galbe de la joue pour aller s’écraser entre les plis des vêtements colorés.
L’autre œil n’était plus, souvenir faiblard aux abords d’une psyché précaire. Perdu lorsque la folie s’en était emparée, anéanti pour toujours au moment où ce doigt plein de haine y avait apposé sa marque. Son œil droit n’était à présent plus qu’un membre vide et morne de son anatomie, uniquement composé de ce noir profond, ayant abandonné derrière lui sa pupille et étant à présent dans l’incapacité de voir le monde qui l’entourait. Un œil inexistant, témoignage de sa fausseté et de ses vicissitudes.

Pour combien de temps encore le monde allait-il tourner à contre temps ? Pour combien de temps les aiguilles remonteraient la pente raide des heures pour s’attacher à lui faire revivre encore et encore les mêmes moments ? Les mêmes instants. Similaires aux anciens et annonciateurs des nouveaux. Il avait peur que la course du temps ne soit à jamais la même et qu’il ne parviendrait pas à s’en détacher, à se sortir de ce piège dans lequel il se débattait jour après jour, les liens se resserrant toujours plus autour de ses poignets fins et faibles.
Les doigts s’abattirent une nouvelle fois, éraflant son nez, glissant le long de ses lèvres rosées. Il ferma ses paupières, détournant son regard du massacre, se refusant à observer et à conserver à jamais l’image de cette névrose écrite au fer rouge dans l’unique prunelle qu’il lui restait. Il ne pouvait pas la gâcher.
La main si redoutée s’abattit sur ses cheveux d’un noir aussi enchanteur que les yeux qu’ils encadraient. Une légère frange qui lui mangeait une partie de front était à présent collée par la sueur d’avoir accompli un effort trop dur pour lui. Chaque fibre de son être suintait la peur et l’angoisse. Il guettait, dans un dernier soubresaut d’inquiétude, le prochain coup, la prochaine slave de douleur, se débattant quelques fois, constatant avec crainte que ses forces n’étaient plus qu’un vague souvenir.
Son cou fin fut pris d’assaut par deux mains qui s’unirent pour serrer. Encore. Toujours plus. Son visage efféminé ne reflétait plus que la persuasion que la fin était proche.

« Pourquoi ? Pourquoi ? »

Et ces questions sonnaient comme un cri de détresse émanant de la bouche de cette femme. Elle regardait son fils. Attendait ses réactions. Espérait. Criait. Dévorait du regard chaque courbe de son corps aux allures androgynes.
Il n’avait pas l’allure d’un homme.
Malgré son jeune âge, elle sentait qu’il n’en aurait jamais la carrure. Petit de taille, elle lui pressentait aisément un léger mètre soixante-dix, si ce n’est moins. Les muscles étaient peu proéminents, malgré une stature d’athlète. Elle l’avait habitué à courir, à souffrir, à recevoir des coups.
Amaigri par les mauvais traitements qu’elle lui dispensait, il n’était plus que l’ombre de lui-même. Maigre. Trop. Nichiren ressemblait à ces cadavres délaissé sur les bords des routes en temps de guerre. Mais le monde était souillé. C’était pour son bien !

Elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver une attirance, une envie de l’embrasser, de goûter à ses lèvres qui lui faisaient tant envie. Il se dégageait de lui un charme qu’elle ne s’expliquait pas. Qu’elle ne comprenait pas. Qu’elle ne voulait pas comprendre. Cet enfant, qui avait d’abord été un bonheur, n’était plus qu’une malédiction dont elle ne voulait plus et, pourtant, tout son corps dégageait l’envie et le désir. Elle le trouvait beau malgré les blessures qu’elle lui infligeait, elle voulait qu’il l’aime malgré tous les maux dont elle était responsable.
Elle se sentait avalée par ses yeux pareils au ciel nocturne, elle voulait que cette lune qu’elle discernait en leur cœur n’appartienne qu’à elle. Elle voulait le posséder. Et ce sentiment la dégoûtait.
Les longs bras fins de son fils partirent en quête d’air, griffant son visage. Ses doigts à lui étaient longs, fins, et aussi pâles que la mort. Elle se pencha, déposant un baiser sur l’œil invalide que Nichiren s’acharnait à ne pas cacher. Il lui rappelait à chaque minute, à chaque heure, l’horreur de sa folie.

Pour parfaire à son image féminine, elle l’habillait avec des vêtements allant de pair avec son allure. Colorés. Les nombreux plis aux reflets irisés étaient couverts du sang qui s’écoulait de ses blessures. Elle sentait l’hémoglobine, s’en écœurait.
Sa pression sur son cou se relâcha légèrement tandis qu’elle tentait de reprendre contenance. Avait-elle face à elle une fille ou un garçon ? Un garçon. Si semblable à une fille. L’étrangeté de la chose lui faisait perdre la tête. L’une de ses mains se détacha de ce cou pour aller errer sur cette poitrine plate où jamais rien ne poussera.

« C’est pour ton bien, tu le sais ? »

Oui, il le savait. Du moins, il le pressentait. Le reflet du monde n’était qu’une pâle copie de ce qu’il discernait. Sa mère, apostolique, n’avait pour seule envie que de le voir pur et dénué de péchés. Etait-ce un mal ou un bien ?
Peu à peu, l’air retrouva le chemin de ses poumons, son teint pâle reprit des couleurs. Quelques rougeurs, preuves bien incertaines que la vie habitait encore ce corps, vinrent agrémenter la pâleur de sa peau. Nichiren était de ceux dont le soleil n’est pas un bienfait. Il ne bronzait pas. Ne prenait pas de couleurs, demeurant aussi blanc que la neige.
Bientôt, il put se relever, se tenir sur ses deux jambes, retrouver sa condition de bipède qu’il affectionnait tant. Sa physionomie rongée par la folie d’une mère destructrice était pauvre, faiblarde. Pourtant, il savait que ses jambes pouvaient le soutenir pour plusieurs heures de course, que son ventre qui criait sa faim et sa soif pouvait supporter pire, que les bleus qui parsemaient son corps, signe de l’erreur et du péché, étaient acceptés sans hurlements.
Ses membres endoloris le portèrent jusqu’au canapé aux bras usés et râpés. Il sentait l’alcool et la cigarette qui prirent d’assaut son nez fin. Son visage d’ange se tourna vers la femme qui se tenait prostrée dans un coin de la pièce. Il aurait aimé la rassurer, lui dire que ce n’était pas grave, qu’il comprenait et qu’il l’acceptait, mais les mots refusèrent de sortir de sa bouche.
Pourtant, sa voix valait tous les trésors du monde. Elle rassurait sa mère, suave, légèrement plus aigue que la moyenne. Avec le temps, les sonorités qui s’échappaient de sa bouche deviendraient plus graves et plus masculines, mais toujours aussi envoûtantes. Néanmoins, il se doutait que s’il parlait, les coups seraient plus meurtriers. Si sa voix plaisait, elle dégoûtait aussi. Parce qu’elle réveillait chez sa mère le désir de le posséder.
Il était trop jeune. Son visage juvénile le resterait pour quelques temps encore. Ses traits enfantins le poursuivraient dans l’adolescence, lui enlevant peu à peu des années à son compteur. A treize ans, il en paraîtrait dix. Mais le temps le forcerait à grandir et il finirait par adopter le visage d’un homme androgyne.

A ses oreilles, se dresseraient bientôt avec toute la vanité des vieux souvenirs encore trop présents, deux piercings le long du cartilage de son oreille gauche tandis que d’autre viendraient simplement compléter le lobe de l’oreille, à raison de trois à gauche et quatre à droite. Une touche d’excentricité pour masquer sa vision déformée de l’univers.
Un tatouage le long de son omoplate gauche, représentant un lys, rappellerait les années passées avec sa mère. Le lys, signe de la pureté et de ce désir inassouvi et dévastateur qui avait ravagé ce qui aurait pu représenter un foyer.
Dans son regard, seulement la pitié et l’indifférence. Parfois la joie, parce qu’on n’est jamais totalement malheureux. Mais ce bonheur serait perverti par une folie contagieuse et indomptable.
Ses lèvres réapprendraient à sourire, le rire traverserait son corps de temps à autre et il passerait parfois pour un joyeux luron un peu dément. Et pour cause ! Il le serait. Il se moquerait. Il s’amuserait de la douleur des autres et il haïrait la pureté. Dans l’avenir, il n’y aurait plus les coups et les blessures, seulement quelques cicatrices et cet œil vide pour conserver quelques traces du passé.
Dans l’avenir. Maintenant. Il garderait pourtant cette peur irascible et cette envie de s’enfuir, bien enfouies au fond de lui. Il s’attacherait à sa mélancolie, la noierait sous des drogues.

Pauvre arlequin au sourire spleenétique et moqueur.


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Dernière édition par Nichiren Sagara le Dim 26 Juil - 21:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeDim 26 Juil - 20:30

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Caractère :

Vous êtes des crétins de la pire espèce. Des êtres méprisables et pathétiques qui se tortillent désespérément dans la poussière, se salissant un peu plus à chaque mouvement des vicissitudes de ce monde et de tout ce dont l’homme a tort de s’enorgueillir. Vous êtes moches et laids. Fous et aliénés. Menteurs et hypocrites. A vous seuls, vous regroupez toutes les horreurs de l’univers. Pourquoi donc devrait-on abaisser notre regard vers votre personne si dénuée de sens et si inutile ? [Haine, mépris]. Vous n’êtes rien – répugnante patine de misère – mais en même temps, vous êtes nécessaires à la composition de cette brave Terre [Acceptation, rejet].

[Mais alors toi, Nichiren, qui es-tu ?]

On dit que la folie est le propre de l’Homme. Si tel est le cas, alors pourquoi doit-on nécessairement condamner tous ceux que l’on juge légèrement différents de la normale, que ce soit au niveau mental ou au niveau physique ? Peu importent les problèmes ou les erreurs, il aurait simplement suffi d’un regard plus conciliant et moins dédaigneux pour réussir à s’infiltrer dans la psyché d’un fou un peu trop bavard.
Et toi, Nichiren, qu’en penses-tu ?
Il en pense que le monde est tout simplement trop misérable pour daigner s’abaisser à de pareilles sornettes. Que l’air que l’on respire, que les paysages qui acceptent de se dévoiler à notre regard, que les bienfaits de la vie, que tout ce qui compose et fait que nous soyons là, ne sont rien de plus que des perles rares et inestimables jetées au visage de cochons et d’imbéciles incapables d’en saisir la valeur.
Il hait les humains [MISANTHROPE] autant qu’il s’aime [NARCISSIQUE]. Après tout, pourquoi devrait-il se complaire dans une observation béate des autres quand il ne voit en eux que de pauvres insectes gluants ? Les yeux tournés vers un avenir trop lointain pour qu’il puisse s’en saisir, il continue d’entretenir le pauvre espoir que les humains changeront un jour. En attendant, il se contente de les regarder de haut, de s’apitoyer sur leur sort, de ne pas échanger un quelconque sentiment à leur égard. Les autres ne sont là que pour assouvir ses désirs, combler son plaisir et lui servir de pions lorsque c’est nécessaire [STRATEGE].
Certains le jugeront mauvais et fourbe, d’autres s’abandonneront aux bras d’une admiration ridicule, essayant vainement de comprendre ce qu’il est et ce qu’il représente. Mais Nichiren n’en a que faire. Perdu dans un monde psychédélique connu de lui seul, égaré au détour de l’une des ruelles du bonheur, il avale sans en prendre conscience les pilules sacrées, injecte dans son réseau sanguin des substances qui le font planer au-dessus des autres [DROGUE]. Il n’est jamais vraiment là, Nichiren. Il se joue du monde, il se joue des gens, il se joue même de ses employeurs [JOKER] tout en les respectant, seules personnes à même de lui faire prendre conscience du mot « fidélité », concept encore bien trop précaire.
Il paraîtrait que son QI largement supérieur à la moyenne aurait fini par lui bousiller quelques neurones [GENIE]. Une matière grise constamment en surchauffe n’a rien de bon et Nichiren en est la preuve vivante. Mais pour un génie, se faire passer pour ce que l’on n’est pas n’a rien de sorcier ou de magique. Après tout, agencer les uns derrière les autres des mots pour former des phrases et dresser devant sa véritable personnalité des décors suborneurs… Qui ne l’a jamais fait ?

Nichiren vous déteste. Et il vous le montre. Votre identité n’a aucun sens à ses yeux. Il vous renomme à son goût. Vous pouvez tout aussi bien devenir « Toutou » que « Dieu » ou « L’allumeur de réverbères ». Libre à lui de choisir [FOU]. Vous ne représentez rien à ses yeux. Vous n’êtes rien, sinon une poussière de plus pour polluer son univers en jérémiades et en rires hystériques. Fou. Le monde est fou. Nichiren l’est aussi. Il est aussi fou qu’il est intelligent. S’il le pouvait, il attraperait le monde, l’écraserait et laisserait couler la poussière créée entre ses doigts pour façonner un nouvel univers. A son image. Plus coruscant, plus lumineux, moins strict et moins idiot.
Il vous tuerait tous si cela lui était possible. Il s’amuserait avec votre chair, tracerait de profonds sillons dedans, chemins carmin qu’il suivrait du bout de sa langue en laissant échapper ce rire démentiel et pathétique. Rares sont ceux qui ont la chance d’être accepté par cet être bourré de paradoxes et de drogues. Il vous hait ! Il vous hait ! Oh ! Si vous saviez à quel point ! Ridicules vers de terre, adorateurs de l’argent et du luxe, immondes et repoussants. Il voudrait vous étrangler, arracher tout ce qui vous compose, tout ce que vous ne méritez pas.
C’est un gus bizarre, étrange, pas normal, adepte des paradoxes et de l’imperfection. Tout ce qui est parfait doit être détruit. La pureté agaçante et rutilante l’aveugle et le rend malade. Il n’hésite pas à casser et à briser tout ce qu’il juge trop blanc et trop beau.


[ Pauvres gens ! Ce n'est pas du dégoût qu'ils m'inspirent, mais une immense pitié. Parmi tous les mystères de la vie humaine, il en est un que j'ai pénétré : notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude. Ceux-là, ces amoureux des bancs en plein air, cherchent, comme nous, comme toutes les créatures, à faire cesser leur isolement, rien que pendant une minute au moins ; mais ils demeurent, ils demeureront toujours seuls ; et nous aussi.]
Maupassant – Solitude.


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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeDim 26 Juil - 20:56

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Histoire :

Un immense sourire illuminait son visage mignard. Ses yeux brillaient de mille feux tandis qu’elle se penchait au-dessus du berceau, s’amusant des gazouillements de l’enfant. C’était le plus beau jour de sa vie. C’aurait dû être le plus beau jour de sa vie. Ce qu’elle ne savait pas encore, c’était que cette naissance était le déclencheur d’une série d’autres événements qui la rongeraient petit à petit. Elle ne se doutait pas, à cet instant précis, que son cerveau ferait les frais d’une folie bien trop grande pour lui.
Elle ne se doutait pas que cet enfant qu’elle regardait avec adoration était un monstre. Une abomination. Il ruinerait tout ce qu’elle avait mis tant de temps à construire. Mais pour l’heure, elle l’ignorait. Alors elle regardait le nouveau-né avec émerveillement, aveugle au regard froid de son époux, planté à côté d’elle, qui lorgnait la créature qui gigotait dans son berceau avec dégoût. Pour lui, c’était déjà la fin.

« N’est-il pas magnifique ? »

La femme se saisit avec précaution du nourrisson et le tourna vers son mari, son sourire béat toujours collé à son visage. Lui ne répondit rien. Froid et vide. Les progrès de la technologie leur avaient permis d’acquérir un enfant artificiel. Un enfant qu’il ne jugeait pas « vrai ». Ce n’était qu’une « création ». Une chose sale et laide qui tentait désespérément de se faire passer pour un être humain.
Lucide face à cette abomination, il refusait de toucher à ce monstre malgré l’insistance de son épouse qui partit dans une moue boudeuse, l’enfant dans ses bras.

Pour lui, c’était la fin. Pour elle, ce n’était que le commencement.

« Et si nous l’appelions Nichiren ? »

S’écria-t-elle avec bonheur.

Allons bon ! Même les créatures avaient droit à un nom.

. :.


Il ne faudra pas longtemps au père de l’enfant pour quitter le domicile conjugal. Exaspéré et écœuré par cet enfant qui n’avait rien de « normal », à son avis, il claquera la porte après avoir instamment prié pendant plusieurs mois sa femme de se débarrasser de ce monstre qu’elle regardait avec tendresse. Menaces, jurons, supplications, rien n’y fit. Jamais la mère ne voulut se séparer de celui qu’elle considérait comme son propre fils.
La perte de son mari la secoua, mais elle tint bon. Privée d’argent, puisqu’elle ne travaillait pas, elle dû faire face aux calomnies de son entourage qui s’éloignait. Les rumeurs couraient sans qu’elle puisse les arrêter. De qui était cet enfant ? Pourquoi l’époux l’avait-il quittée ? Chuchotis et ragots eurent raison d’elle. Elle déménagea dans un pauvre immeuble aux murs lézardés et anciens. Là, elle tenta de se reconstruire une vie avec son enfant, de l’élever, d’être toujours présente à ses côtés. Nichiren, de son côté, grandissait. Il acquérait la parole plus vite que la normale, se révélait intelligent pour son âge. Trop intelligent. Mais sa mère ne s’en formalisait pas, l’entourait de son amour et de tout ce qu’elle pouvait lui offrir.
Mais la folie la guettait. Lors de la troisième année de vie de Nichiren, elle se brisa. Un viol. Tout vola en éclats. Le monde n’était plus le même. Il était sale, rempli d’ordures. Au fil des jours, elle se fit plus entreprenante. Elle ne voulait pas que son fils soit la victime des vicissitudes de ce monde. Elle le voulait propre, pur. Et c’est là que sa vie bascula pour toujours.

. :.


La neige tombait à gros flocons du ciel le long de l’avenue qu’il remontait péniblement, par la seule force de sa volonté. Son visage était à demi emmitouflé sous une pauvre écharpe, empêchant les volutes de vapeurs de s’échapper de sa bouche. Mais son nez rouge et meurtri par cette froideur hivernale témoignait de sa condition. Il ne faisait pas bon de traîner dans le quartier lorsque la nuit était tombée et les étoiles, déjà haut dans le ciel, lui hurlaient de rentrer s’abriter le plus vite possible… De la brise glaciale et des prédateurs qui rodaient lorsque le noir envahissait chaque parcelle du terrain qu’il habitait avec sa mère.
Il savait très bien qu’il n’aurait jamais dû se trouver là, et lui-même aurait préféré être au chaud devant un ordinateur ou un quelconque jeu vidéo, comme n’importe quel enfant ayant des parents possédant les moyens de payer ces objets, mais, outre le fait qu’il ne verrait probablement jamais cette technologie, sa mère l’avait instamment prié en début d’après-midi d’aller « faire ses preuves » et de se nettoyer de toutes les impuretés qui le souillaient au quotidien, considérant qu’il passait trop de temps enfermé au milieu de livres qu’il feuilletait à longueur de journée, et que le temps était venu pour lui qu’il aille voir qu’il y avait aussi un « extérieur ». Malgré son jeune âge, elle ne rechignait pas à le laisser sortir seul, préférant lui faire accepter la dure réalité de force plutôt que de s’armer de gants en laine et d’y aller en douceur. Certaine mère l'aurait considérée comme imprudente, mais elle n'était pas de cet avis. Un enfant a besoin d'être autonome. Quelle idée saugrenue !
C’était une nouvelle maison. Un nouveau quartier. De nouveaux voisins. Un nouveau boulanger. De nouveaux sourires. Tout avait changé, son monde était différent. Il avait du mal à s’acclimater à cette nouvelle vie que sa génitrice, si heureuse de leur déménagement, lui offrait. D’après elle, leur ancienne ville ne convenait à personne malgré le fait qu’ils aient déjà déménagé quelques années auparavant…. Et même si Nichiren avait eu un ou deux amis chers, ils ne comptaient pas assez pour lui manquer. Elle espérait qu’avec le temps, l’oubli ferait son œuvre et viendrait effacer toute trace de tristesse ou d’amertume.
Un désir d’adulte, en somme. Des souhaits égoïstes. Mais comme il ne s’était toujours pas plaint, sa mère en avait conclu qu’il était parfaitement heureux et que rien, à présent, ne viendrait perturber leur petit nid d’amour.
Il savait pourtant que, contrairement à ce qu’on voulait lui faire croire, la vie n’était pas aussi douce et paisible. Il voyait sa mère, constamment aux aguets, sombrer peu à peu dans une folie paranoïaque. Ses désirs de pureté devenaient plus violents. Plus sauvages. Sa main se faisait plus ferme, plus vive. Ses longs doigts pâles étaient toujours tentés de se serrer autour de son cou pour renier à tout jamais cette erreur. Une erreur. Nichiren n’aurait jamais dû voir le jour et malgré l’indolence de sa mère sur la question, il sentait, dans son âme d’enfant, toute l’horreur qu’elle éprouvait en le voyant ; et les blessures qui meurtrissaient son corps apportaient un nouvel élément à ce puzzle encore incomplet. Avec le temps, sa mère l’avait rendu responsable de tous ses maux : la perte de son mari, son précédent déménagement, son manque de moyens, son viol…

A cette pensée, un frisson se répandit dans tout son corps, allant heurter son cœur et dérangeant son cerveau. Ce n’était ni le bon moment ni le bon endroit pour aborder les sujets qui fâchent. Les yeux mi-clos, il continua d’avancer, tentant de se faire le plus petit possible et d’éviter d’avoir à tomber sur un ou deux adolescents à l’air revêche qui n’auraient sans doute pas envie de lui lancer un gentil sourire et un « bonne soirée ! » poli.
L’appartement n’était plus très loin. Carré, petit, miteux… Nichiren était ce que ceux qui jouissaient d’une vie de prestige appelaient avec beaucoup d’aigreur un « gosse de pauvre » et on l’avait prévenu sur les éventuels voyous qui traînaient dans les environs prêts à le détrousser malgré son manque évident d'argent, voir à aller plus loin si leur libido était trop prononcée. Mais à priori, l’avenue était calme. La neige occultait tous les bruits, et même le silence pesant qui aurait dû régner à cette heure de la nuit lui parut bien lointain. Il se trouvait dans un tout autre univers, blanc, limpide, dépourvu d’imperfections. Une petite bulle joyeuse et fraîche. Si la nuit ne l’avait pas autant terrorisé, probablement que Nichiren en aurait profité pour rester un peu plus longtemps dehors, à profiter de cet instant de solitude si rare et si précieux.
Mais il n’avait pas le temps. La course des aiguilles jouait contre lui. A tout moment, il pouvait se faire attaquer. Prudent. Toujours.

Son pas s’accéléra alors que derrière lui retentissait un nouveau bruit, pareil au frottement d’un vêtement contre la neige. Son cœur rata un battement tandis qu’il se pressait encore, ignorant du mieux qu’il le pouvait cette déformation dans l’univers blanc. Ne pas se retourner, marcher encore. Au fur et à mesure qu’il avançait, le bruit se faisait plus net. Plus précis. Il se dépêcha.
Il apercevait les contours de l’immeuble. Ses yeux étaient rivés vers cet unique endroit. Il en décelait chaque craquelure, chaque petite imperfection si caractéristique. S’il parvenait à l’atteindre, il serait sain et sauf. Il ne comprenait pas cette peur irascible qui le saisissait tout à coup. C’était comme si son instinct lui hurlait le danger imminent.
Il jeta un coup d’œil furtif derrière lui. Un coup d’œil de trop. Tout devint noir.

. :.


Le monde s’effondra une nouvelle fois dans un dernier soubresaut. La terre trembla, le sol se déroba sous ses pieds tandis que les coups pleuvaient au-dessus de sa tête et que les cris hystériques s’abattaient sans ménagements sur ses oreilles. Il l’entendait. Il la sentait. Il voyait ce que le monde avait fait d’elle.
Ses yeux s’ouvrirent brusquement. C’était elle. A la douleur au niveau de son crâne, il comprit qu’elle l’avait assommé alors qu’il remontait l’avenue. Il avait l’habitude des coups, il avait l’habitude des griffures et des morsures… Mais cette fois, c’était différent. Il sentait un changement et il pressentait une fin abominable.
« Pur ». Il n’y avait que ce mot qui se projetait inlassablement le long des murs, rebondissant, courant, revenant vers leur émissaire. Il envahissait tout l’espace, s’imposait, grossissait jour après jour, plus important qu’auparavant. Vaniteux et narcissique, il se faufilait partout où il le pouvait, se proclamant sans élection roi d’un monde psychédélique. Persuadé d’être le meilleur, le plus beau, il s’était emparé des rênes d’un esprit trop faible pour supporter l’horreur d’une naissance qui n’aurait jamais dû être un malheur.
C’avait été une erreur. Cet enfant était le fruit de son péché, le souvenir de la douleur. Il n’aurait jamais dû se trouver là, il n’aurait pas dû être de ce monde. Il ne méritait pas d’exister… Alors elle devait le laver de toutes les marques de souillure qu’elle lui avait transmises. Il devait être plus pur qu’elle, moins sale.
Les yeux écarquillés par la rage, elle griffait cette peau qui n’était jamais assez blanche, elle se dégoûtait de ces yeux trop noirs, trop inquisiteurs. Elle plongeait son regard dans son âme, cherchant d’infimes traces de saleté… Et les larmes dégringolaient le long de ses joues, suivant le galbe rougi par la honte et la satisfaction pour aller se répandre une nouvelle fois sur les planches qui constituaient le sol. Cette répugnante patine de misère les écœurait tous les deux, mais, plus que tout, cette femme sentait s’insinuer en elle la douce graine de la démence.

A travers les barreaux symboliques séparant les deux mondes, la grande route du château, Nichiren observait celle qu’il ne reconnaissait plus. Il ne comprenait pas. Son jeune âge ne lui permettait pas de saisir toutes les subtilités du monde de la folie, habité par des déités impalpables et extravagantes.
Il se contentait d’accepter, de soutenir sa mère dans son incessante recherche. Il savait que le temps ferait son œuvre, que les jours, les heures, les minutes et les secondes finiraient par chasser les maux pour un moment de tranquillité. Les coups ne seraient plus qu’un passé encore trop vif pour totalement l’oublier. Un passé qui reviendrait avec force dès que sa mère en ressentirait le besoin. Il ne se plaindrait pas.

« Tu n’aurais pas dû naître ! »

Il ferma les yeux et se recroquevilla, cherchant à se protéger des blessures et de la peur. Au fond de lui, il sentait l’angoisse. Il voyait ses beaux yeux languissants, d’une couleur ténébreuse et indécise, ressemblant à des violettes, chargés encore des lourds pleurs de l’orage. Elle le regardait avec ses yeux inconsolablement navrés, d’où s’écoulait une insidieuse ivresse. Ses belles manières insinuantes tentaient de le faire basculer, à son tour, dans le monde de la folie. Il s’accrocha à son propre corps pour ne pas basculer. En équilibre précaire sur un fil à peine tangible, il gardait les yeux rivés sur les flots tumultueux de l’inconscience.
Une main aux doigts fermes se saisit de ses cheveux avec violence, l’obligeant à relever la tête. Il ne comprit pas le danger imminent. La scène lui paraissait trop irréelle pour être crédible. Ce moment appartenait aux rêves et aux cauchemars, pas à la réalité. Un doigt, un seul, suffit à faire pénétrer en lui une douleur qui surpassait toutes les autres.

« Et ces yeux, sans cesse à m’observer ! »

Dans un ultime cri, elle déchaîna toute sa rage sur son œil droit qui, bientôt, ne fut plus qu’une effusion incandescente de souffrance. Pour la première fois, il hurla. Son œil n’était plus qu’un horrible trou béant par lequel pouvait entrer toute la folie et la haine. Son hurlement eut pour effet de décupler la colère, de la rendre plus vivace, plus pénétrante.

« Ne crie pas ! Accepte ! »

Malgré les injonctions, il ne pouvait s’empêcher de laisser sa voix jaillir hors de ses lèvres. Folle. Elle était folle. Et sa folie avait avalé son œil, dans un ultime bâillement.


. :.


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<b>Âge</b> Âge: 17 ans.
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Bisexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Pff !

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeDim 26 Juil - 20:58

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Ses yeux s’ouvrirent péniblement. Ses yeux ? Non. Un seul seulement. Le gauche. Celui qui n’avait pas encore été mangé par la démence. Sur l’autre se trouvait un épais bandage qui lui dévorait une partie du visage.
Autour de lui, le monde était devenu d’un blanc pâle, un peu comme la mort. Le plafond était couvert de rainures noires qui contrastaient avec l’immaculé de la pièce dans laquelle il se trouvait. Au-dessus de lui, il entendait des murmures qui allaient et venaient, étrange mélopée qu’il ne saisissait pas. Pour une fois, il se sentait calme. Il n’avait pas peur. L’étrangeté de sa situation ne le dérangeait pas. Il aurait même voulu ne jamais se réveiller, conserver pour l’éternité cet état à demi comateux qui l’enivrait d’une fraîcheur nouvelle, d’une sérénité et d’une quiétude qu’il avait guettées tout au long de sa courte vie sans jamais les trouver.
Il s’agita légèrement, ses sensations lui revenant peu à peu. Cet infime mouvement eut pour conséquence de faire taire les murmures et il sentit que toute l’attention était, à présent, tournée vers lui. Qui étaient-ils ? Des anges ? Etait-il mort ? Vaguement, il sentait qu’il espérait que ce soit le cas, mais ses membres étaient trop douloureux pour que la réalité fut aussi douce. C’était trop beau. Trop parfait. Trop blanc.
Une main fraîche se déposa sur son front tandis qu’une autre palpait différents endroits de son corps. Les murmures étaient revenus, plus graves et plus intenses. Il sentait l’inquiétude d’une autre personne à proximité de lui, une inquiétude pourtant trop dévastatrice. Très vite, il comprit qu’il s’agissait de sa mère. Cette révélation lui arracha un hoquet de terreur. Il ne voulait pas rester à côté d’elle. Elle dévorerait le seul œil qu’il lui restait ! Qu’elle s’en aille ! Qu’elle s’en aille ! Un poids. Nouveau murmure.

« Ne bouge pas. »

Un ordre à demi étouffé par une douceur inhabituelle. Il aimait sa voix, bien qu’il ne connaisse pas encore son visage.

« Nichiren ! Nichiren ! Je suis désolée ! Je suis tellement désolée ! »

Ce son. Brusque. Il le détestait. Son corps réagit avant même que le cerveau ne dicte les ordres nécessaires. C’était instinctif et, malgré la force qui s’appliquait à le maintenir tranquille, il se recroquevilla sur lui-même, guettant avec angoisse les coups, les mains aux longs doigts de neige, et les hurlements.
Pourtant, rien ne vint. La force avait disparu et s’évertuait à présent à faire sortir sa mère de la pièce. Il savait qu’elle luttait de toutes ses forces pour rester à ses côtés. Peu à peu, il commençait à discerner une autre fin possible que celle qu’il avait jusqu’alors imaginée. Il avait toujours cru qu’il finirait par mourir des blessures qu’elle lui infligeait… Mais la force pouvait être son sauveur.
Blanc… Un hôpital ? Comme il l’espérait ! Il voulait qu’on voie les marques. Il voulait qu’on voie la souffrance. Il voulait qu’on le sorte de ce piège qui se resserrait peu à peu sur lui, étau dont il ne parvenait pas à s’extirper. Il désirait que le monde tourne son lourd regard vers lui et exprime tous les remords d’une personne qui a mal fait son travail. Si Dieu existait, si une quelconque déité habitait ce ciel chargé d’horreurs, qu’il l’entende !

D’un coup, il se reprit. C’était égoïste de sa part de désirer ce genre de choses. La honte l’assaillit alors qu’il s’imaginait sa mère, seule, dans cet appartement miteux.

« … Ma… »

La dernière syllabe resta bloquée dans sa gorge, incapable de s’échapper pour former le mot complet. Depuis combien de temps ne l’avait-il plus appelée ainsi ? Un mois ? Deux ? Six ? Un an ? Les sons refusaient de s’agencer les uns aux autres, refusaient de former cette sonorité si attendue et si délectable.
Quand il était petit, il s’amusait à la suivre en l’appelant, petit oisillon suivant le grand, émerveillé par sa grandeur d’esprit et sa force. Mais le grand oisillon avait changé. Au fil des jours, il l’avait vu sombrer, se laissant ballotter par les flots tumultueux d’une névrose en pleine croissance. Son esprit avait été grignoté par un mal contre lequel il ne pouvait lutter. Les souvenirs, les pensées, tout s’entremêlaient et se resserraient, prison de mots et de sensations impalpable et pourtant si dure. « Ne t’en va pas ! ». Les larmes n’auraient servi à rien. Il s’était refusé à s’abaisser à ça. La folie en aurait été trop heureuse et elle aurait redoublé d’efforts pour s’emparer du peu de conscience qu’il restait encore à sa génitrice. Qui était-elle, aujourd’hui ? Une coquille vide, semblable à l’épave d’un bateau délaissée par les autres et abandonnée à la violente rigueur du Temps et à son incroyable postérité. Secondes, Minutes, Heures, Jours, tout prenait son sens, tout s’agençait parfaitement, comme tout se détériorait. C’était paradoxal. C’était un nouvel univers psychédélique dans lequel il n’aurait pas pu la rattraper. « Ne t’en va pas ! ».
Il aurait voulu lui hurler de ne pas se laisser aller, mais sa voix ne portait pas assez loin, ses cris n’étaient pas assez puissants… Et puis les coups et les blessures avaient fini par le faire taire, par lui façonner une geôle à lui aussi. Il y avait enfermé tous ses espoirs. Il y avait délaissé tout ce qui le composait autrefois pour ne garder que l’horrible réalité du présent. Le passé et le futur n’étaient rien. Le passé était trop lointain pour qu’il puisse le saisir et l’amener à lui, et le futur était pareil au présent, en pire et en plus effrayant. Les monstres sous le lit, les ombres dans les placards, les fantômes, les sorcières, les loups-garous, toutes les légendes et toutes les fables de ce monde étaient représentées par sa mère. Elle lui faisait peur. Et pourtant il l’aimait. « Ne t’en va pas ! ».

« … Ma… »

Son œil unique se plissa. Ses lèvres tremblèrent tandis qu’il s’enfonçait plus profondément dans les draps blancs, échappant à cette fragile vision du médecin chassant sa mère. Il souhaitait s’endormir et ne plus se réveiller. Partir pour ne pas avoir à s’opposer à ce départ forcé de sa mère. Il savait qu’elle attendait qu’il réagisse, qu’il quémande sa présence, qu’il pleure en la réclamant. Mais il ne voulait pas la voir. Il ne voulait pas qu’elle mange son autre œil. Il ne voulait pas qu’un nouvel accès de fureur le prive à tout jamais de sa vue. Même si la vision qu’il avait du monde n’était pas des plus belles, même si les monstres seraient toujours là à le guetter, il ne voulait pas perdre cette chose si précieuse. Alors il lui fallait dormir. Dormir et ne plus se réveiller.
Mais l’homme l’en empêcha.

« Nichiren ? Tu m’entends ? »

Un grognement étouffé accueillit sa piètre prestation, énième tentative pour essayer de maintenir le jeune garçon au bord de sa conscience, pour l’empêcher de retourner se lamenter dans les bras de Morphée.

« Je sais que tu veux dormir, mais c’est important. Ecoute-moi, d’accord ? »

Hochement de tête. Qu’il parle et qu’il le laisse dormir.

« A partir de demain, ta mère ne viendra plus. Elle n’a plus l’autorisation de te voir. Tu comprends ce que ça signifie ? »

Le choc de la nouvelle fut violent. Il se réveilla, se redressa d’un bond sur son lit, mais demeura silencieux. Son œil se tourna vers le médecin qui leva doucement une main dans l’espoir, probablement, de calmer son inquiétude par une caresse. Mais il n’y parvint pas. Avant même qu’il ne se soit approché, Nichiren s’était à nouveau recroquevillé sur son lit pour échapper à ces doigts.

« Elle va aller dans un établissement où des gens s’occuperont d’elle tous les jours. Tu n’as plus rien à craindre. »

Plus rien à craindre… Mais plus de mère non plus. Devait-il vraiment s’en réjouir ? Il n’eut pas le temps de répondre à cette question. Morphée s’empara de lui et l’attira une nouvelle fois dans son étreinte.

. :.


Ce fut ce jour-là qu’ils vinrent le chercher pour l’enfermer avec d’autres enfants. A Pink Cage. Grâce aux progrès de la médecine, on lui offrit un faux œil, un œil vide et sans expressions. Un œil dénué de pupille qui ne voyait pas, mais un œil tout de même. Il avait appris à haïr les autres, à n’aimer que lui. Sans sa mère, la peur n’avait plus de raison d’être. Il n’y avait plus que lui et les autres. Et puisque les autres étaient aussi inutiles que laids, il n’y aurait que lui. Nichiren hait le monde et tout ce qui le compose. Alors, lorsqu’un groupe d’élèves décida de créer un club qu’ils baptisèrent Meisei, il ne s’y intéressa pas. Les autres n’ont aucune valeur à ses yeux. La mort d’Akizumi Kumagaya ne lui fit ni chaud ni froid. Il ne le connaissait pas. Pourquoi devrait-il se sentir touché par la mort d’une personne qui lui était totalement inconnue ? Nichiren n’a pas d’amis. Voilà dix ans qu’il traîne des pieds dans ce campus et il ne s’est lié avec personne. Pour quoi faire ? Il a juste besoin de pions de temps à autre.
Vous n’êtes rien à ses yeux. Juste de la vermine qu’il écraserait avec plaisir. S’il peut vous faire du mal, il n’hésitera pas.

A suivre…


.
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Nichiren Sagara
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<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Bisexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Pff !

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeDim 26 Juil - 21:01

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Talent particulier :
Nichiren dispose d’une intelligence largement supérieur à la moyenne, dépassant même le QI d’Einstein. Ca aurait fini par lui griller les neurones… Pas étonnant qu’il soit un peu fou.

Ambition :
A priori, les ambitions de Nichiren versent trop dans l’illégalité pour parler d'ambitions. Il s'agit plus de simples rêves. Mais il aimerait bien monter son petit trafic et vivre une vie peinarde jusqu’à la fin de ses séjours… Être à Pink Cage ne le dérange pas plus que ça.


.


• Vous •

• Prénom: ^_- .
• Âge: 17 ans.
• Votre expérience rp: 4 ans. Avec des pauses.
• Comment avez-vous connu le forum? Par un top-site.
• Code du règlement: [CODE validé par SEKAI].


.


[Et voilà ! Je suis ouvert à toutes les critiques...]


Dernière édition par Nichiren Sagara le Dim 26 Juil - 21:50, édité 1 fois
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Sekai Kakumei
Vice-Président des Meisei [Administrateur]
Vice-Président des Meisei [Administrateur]
Sekai Kakumei


Citation : It's ... not men. It's just him. It's only him. [Ianto Jones - Torchwood]
Fiche : >A lire Là<
A.ffinity P.ass : >A lire Ici<

Personnage
<b>Âge</b> Âge: 17 ans
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Homosexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Peut être ...

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeDim 26 Juil - 21:31

Bienvenu Nichiren-san !

Alors, je peux te dire que je suis bluffé par ta fiche. Ton personnage est extrêmement complexe et intéressant. Je ne pense pas avoir trouvé de choses à critiquer. Tu as bien compris l'esprit de la Pink Cage et je ne vois aucun inconvénient à ce que tu sois un 10. Le symbole qui me vient à l'esprit est sans hésitation le Pique.

Un 10 de Pique, qui veut voir nos corps pourrirent ... Tu feras un assistant parfait pour notre Infirmière ^^

Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Validsekai


Sekai, ton humble serviteur.
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Masami Kumagaya
Echangeur Rouge [Fondateur]
Echangeur Rouge [Fondateur]
Masami Kumagaya


Citation : Il est doux de chanter, mais soyez-en certain : Les lèvres chantent seulement quand elles ne peuvent embrasser. [James Thomson]
Fiche : Le jeu du chat et de la souris ♥
A.ffinity P.ass : Secret's of Masami ...

Personnage
<b>Âge</b> Âge: 15 ans
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Homosexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Un petit faible pour Arashi-sempaï

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeLun 27 Juil - 12:52

Bienvenue à la Pink Cage ! o/

Oh, mais tu es Lear de Crazy Tale ! ♥
Je suis au taf là, je lirai ta fiche dans l'après-midi ou ce soir au plus tard. Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] 45419

[EDIT : Je viens de la terminer et je n'ai pas trouvé quoi que ce soit à critiquer. Et pourtant, Dieu sait que j'aime ça. >o> Pour ce qui est du symbole, je t'imaginerai bien chez les Trèfles vu que ton personnage est intelligent et manipulateur.]

Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Validmasa
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Nichiren Sagara
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Nichiren Sagara



Personnage
<b>Âge</b> Âge: 17 ans.
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Bisexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Pff !

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeLun 27 Juil - 20:02

Oui, c'est moi .o/ !

Merci beaucoup à vous deux !
(Pique : 1.
Trèfle : 1.
... Suspens /SBAF/).
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Arashi Shiro
Adhérent des Meisei
Adhérent des Meisei
Arashi Shiro


Citation : Mieux vaut vivre un jour comme un lion que mille ans comme un mouton

Personnage
<b>Âge</b> Âge: 19 ans
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Bisexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: éh éh drôle

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeLun 27 Juil - 21:11

Si lui il est pique, alors je suis coeur...
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Kamui Shirogane
Président des Meisei [Admin/Graphiste du forum]
Président des Meisei [Admin/Graphiste du forum]
Kamui Shirogane


Citation : « La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas. » [Charles Beaudelaire]
Fiche : [_You.Want.To.Know.Me.?_]
A.ffinity P.ass : [__Links__]

Personnage
<b>Âge</b> Âge: 19 ans
<b>Orientation Sexuelle</b> Orientation Sexuelle: Bisexuel(le)
<b>Situation Amoureuse</b> Situation Amoureuse: Si moi j'aime quelqu'un ? Mais voyons, j'adore tout le monde !

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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitimeMer 29 Juil - 13:02

Je dois vraiment dire ce que j'en pense ? Apparemment, Masa à déjà fait son choix.... ¬¬

Bref...

Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Validkamui


Bienvenue ! Amuse-toi bien sur Pink Cage ! ^^ (Je suis White Rabbit sur CT :p)
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MessageSujet: Re: Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments]   Nichiren Sagara [La haine est de loin le meilleur des sentiments] Icon_minitime

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