Un rien de mélancolie.. [libre] /\ (=^.^=) /\

Nous étions un beau dimanche d'Octobre.. Je n'avais pas réussi à dormir de la nuit et.. pourtant, je n'étais pas si fatiguée que ça. Quelques rayons de Soleil traversaient déjà les rideaux de ma fenêtre, m'éblouissant. J'étais allongée dans mon lit, simplement vêtue d'une culotte bleue claire et d'une chemise blanche et sur une petite et mince couette violette pâle. Je laissais pendre ma tête dans le vide, mais cheveux blondinets touchant le sol. La veille, je les avais attachés avec un ruban indigo pour dormir. Je tenais mon doudou en forme de chat de couleur sable sur mon ventre. Je regardais le plafond d'un air assez triste.. Mais, pourquoi étais-je dans cet état-là? Je ne comprenais pas pourquoi.. Un bâillement m'échappa et je décidais de me lever. Je posais Neko-chan, mon doudou sur mon oreiller pourpre et pris quelques vêtements que j'enfilais en deux trois mouvements. Je me mis à me fixer silencieusement devant un miroir. L'image de ma sœur apparut soudainement sous mes yeux et je donnais un coup de poing contre la vitre. Je venais de la casser.. Du sang coula de ma main. Mon regard vacillait. Je pris rapidement quelques affaires et sortis de ma chambre, mon liquide vital dégoulinant encore.

Je traversais lentement le couloir du dortoir des Cœur. Un grand silence régnait. Beaucoup de personnes dormait à cette heure-ci, c'était tout à fait normal.. Mais ce n'était pas très joyeux du coup. Je soupirais légèrement et me dirigeais dans les douches. Je me lavais les mains.. Sans avoir aucune raison pour le faire d'ailleurs. Je baissais lentement la tête et fis gicler de l'eau pour me mouiller la figure et bien me réveiller.. Pourquoi Winry venait-elle me hanter de si bon matin? Je tendis un bras et attrapai une serviette pour me sécher. J'essuyai vivement les mains et vis de grosses taches de sang sur le tissu. Un petit sourire illumina mon visage morne. Je déposai la serviette et repartais sans un mot. Je me remis à errer tranquillement le long des couloirs sombres. Je descendis silencieusement dans la cours et vis quelques personnes. Mais je repartis, évitant les uns et les autres. Je voulais être seule.. Quelques instants. Dans une des discussions alentours, j'entendis quelqu'un prononcer les mots "salle de musique". Je m'arrêtai soudainement. Mon regard changea et je me dirigeai vers lui. Je me plaçai devant lui et plongeai mes yeux dans les siens. Ce garçon avait de beaux yeux verts et de longs cheveux bruns. Je me mis à sourire et prononçai ses quelques mots en un soupire.

Peux-tu me dire où se situe cette fameuse salle de musique, s'il te plaît?

Euh.. A l'étage du Cavalier.. Au fond du couloir à gauche.

Merci!

Il se mit à rougir en me répondant un petit "Ce n'est rien.." et je me mis en direction de l'étage du cavalier, mais ce coup-ci, au pas de course. En effet, je me mis à courir aussi vite que je pus. Grimpant les escalier deux par deux, je faillis tomber d'ailleurs. Je me dirigeai au fond du couloir et tournai à gauche. J'ouvris violemment la porte et regardai.. Mon regard était étincelant.. En plein milieu de la pièce se trouvait un magnifique piano à queue. Et beaucoup d'autres instruments ornaient la salle. Je refermai la porte et fis quelques pas vers mon instrument préféré. Je m'asseyais sur le petit juste devant et me mis à jouer gaiement. Cela me faisait énormément plaisir et me libérai de tout chagrin de jouer du piano.. Je me mis à chanter d'une douce et belle voix tout en ayant les yeux fermés.. Ce moment était vraiment très particulier pour moi..

Ingénieure Noire

La musique : un des rares vestiges de liberté encore présent à la Pink Cage... L'art qui "donne une âme au coeur et des ailes à la pensée" comme le disait ce vieux Platon. Tout les prisonniers de ce monde souterrain ne l'entendaient pas forcément de cette oreille. Tel était le cas de notre échangeuse noire : Megumi Tsukiko, qui n'arrivait pas tellement à trouver un quelconque intérêt pour cet art particulier. Désenchantée et consciente qu'il ne servait à rien de se laisser bercer par de douces illusions, elle en était venue à dénigrer les autres orphelins, ceux qui pensaient un jour revenir dans le monde extérieur. Pure folie selon notre demoiselle : cette cage était leur dernier refuge. Qu'est ce qui les attendrait dehors ? Certainement pas une famille... Du moins pas pour elle : ses parents adoptifs la croyaient sans doute morte et enterrée maintenant.

En y repensant, ils ne devaient pas être très loin de la réalité, étant donné de que Pink Cage se trouvait à proprement parler "sous le sol", une information que les résidents ne connaissaient pas. A vrai dire, personne ici ne savait où il se trouvait. Tous étaient conscients qu'ils vivaient dans une cage, mais c'est tout. Leur petit monde, ce minuscule univers où on les amenait à vivre en "société", était devenu pour beaucoup leur maison, leur seule famille. Et encore une fois, Megumi ne partageait pas la même idée... Une famille ? Mais pourquoi faire ! Ses parents adoptifs l'avaient délaissée au profit d'une autre petite fille, plus belle, plus jeune et en meilleure santé. Elle leur avait offert tout l'amour qu'elle pouvait donné, et ils l'avaient abandonnée du jour au lendemain, laissant des inconnus l'embarquer et l'emmener ici.

Peut être était ce son destin d'être là ? Peut être était-ce ici qu'elle trouverait une place, un but à sa vie ? C'est ce qu'elle s'était dit dès son arrivée sur les lieux, et il semblerait que la vie fut un peu plus douce avec elle après cela. Elle pu obtenir un rang, un statut, une place dans ce vaste lieu qu'était la Pink Cage. Par chance, elle devint une échangeuse, un rang haut placé dans la hiérarchie, ce qui lui permit d'évoluer dans un environnement on ne peut plus stable.De plus, sa fonction lui permettait d'avoir accès à diverses ressources, comme le trésorium où encore les objets que les orphelins ne voulaient plus, vestige de leur vie passée. Ceux ci étaient entreposés dans sa chambre. Chacun avait une histoire, quelque chose à raconter. Voilà ce à quoi passait son temps Megumi : analyser ces objets à l'apparence banale dont on ne voulait plus.

En ce dimanche d'octobre, Megumi avait prévu de passer sa journée à méditer dans le calme, réfléchir paisiblement loin de l'agitation et surtout des autres orphelins. C'est en marchant dans les couloirs qu'elle fut interpellée par une mélodie douce et enjouée, venant comme on pouvait le deviner de la salle de musique. Étonnée de voir que la salle pouvait être occupée pendant le week end, elle ne pu s'empêcher de vouloir connaître l'identité du musicien. Même si la musique ne faisait pas tellement partie de ses passions, il était si rare d'entendre autre chose que les murmures et discutions des autres "prisonniers" qu'elle voulu en savoir un peu plus, histoire de bousculer les habitudes, si l'on peut dire. Entrant silencieusement dans la salle, elle observa la demoiselle jouant du piano sans rien dire, la fixant de ses yeux mauves brillants.

"Jolie mélodie..." Finit-elle par ajouter une fois que la demoiselle se fut stoppée, sans pour autant manifester la moindre émotion sur son visage blanc.

Il est vrai que mon rêve était de retourner dans ma famille d'accueil, mais c'était uniquement pour revoir Père. Mère se fichait de moi et depuis la mort de Winry, la situation avait empiré. Le fait de jouer du piano m'apaisait énormément, et m'attristait énormément. J'avais beau cacher ce que je ressentais, je ne pouvais pas lutter contre cette puissante envie de verser des larmes. C'était plus fort que moi.. Un soupire s'échappa de mes petites lèvres et je fermai lentement mes paupières en continuant de faire glisser mes doigts sur les différentes touches du clavier de l'instrument de musique. Je n'avais pas encore fait attention à la jeune personne me regardant. Mon esprit était, comment dire.. ailleurs? Oui, je ne pensais pas, je ne faisais que jouer et chanter. Ma voix retentissait partout dans le salle de musique. Une des fenêtres était entrouverte et laissait passer un petit courant d'air qui faisait gigoter mes cheveux longs couleur soleil dans tous les sens.

Au bout d'une vingtaine de minutes, j'arrêtai de chanter, ne voulant entendre que le joli son que produisait le piano. Des images apparurent soudainement dans mon subconscient. L'image de ma sœur.. Ce n'était pas la première fois que je la visualisais. Mes mains dérapèrent et je jouais une note fausse. Ce maudit son malvenu me fit revenir à la réalité. J'avais bien entendu ce qu'elle avait dit, mais je venais tout juste de m'en rendre compte. Je me tournai brusquement vers elle et la regardais. Mes yeux d'un bleu océan plongeaient et coulaient dans les yeux d'un violet améthyste de la jeune fille. Je décollai mes fesses du petit banc où j'étais installée et m'inclinai légèrement en avant de manière respectueuse ensuite me présenter et répondre à son compliment.

"Bien le bonjour! Merci beaucoup pour ce que tu as dit, c'est vrai qu'elle est belle.."

*Ce qui est normal, puisque c'est Win-chan qui l'a composée et écrite..*

"Je me nomme Hitachiin Yumi, Ingénieur de Cœur. Et toi, qui es-tu?"

J'essayais tant bien que mal de cacher cette tristesse qui ombrageait peu à peu mon visage. Je mis mes mains derrière mon dos et les pressais fortement l'une contre l'autre, à m'en faire mal. Le fait de m'infliger une douleur, même moins forte que la douleur morale qui me terrassait, me faisait rester un tant soit peu "normale". Le regard de la demoiselle était vraiment intense et elle me dévisageait totalement. Je me sentais plutôt mal à l'aise de la voir ainsi me regarder. Je lui dis mon fameux "sourire d'ange" habituel, car sourire était une des seules choses que je savais faire.

J'avais une très forte envie de me laisser aller et de fondre en larmes. Mais la réputation des Cœurs était si mauvaise, allez savoir pourquoi, que je n'avais pas envie de lui donner raison. La fille aux yeux violets était forcément une noire. Cette grenade absence d'émotions et ce visage de glace me rappelaient tous deux cette chère Mori-chan. Je passai délicatement quelques-unes de mes mèches blondes derrière mon oreille droite avant de regarder autour de moi. La salle de musique était si vaste.. et si petite à la fois.. J'aperçus un violon dans un des coins de la pièce. Un second soupire s'échappa de mes lèvres et je me rassis plutôt violemment sur le banc qui était en face du piano. Je me vidai assez vite de mes forces, en ayant vraiment très peu. Je décidai de continuer un peu ce début de conversation, bien que plusieurs minutes se soient écoulées depuis le discours précédent..

"Dis-moi, sans te paraître indiscrète ou bien impolie, que fais-tu dans la salle de musique alors qu'il fait si beau dehors..?"

Franchement, je venais de poser une question bien bête.. Peut-être souhaitait-elle rester au calme? Puis, cela ne me regardait en rien. Le fait que sa réaction m'était totalement inconnue faisait que je la redoutais, je craignais de ce qu'elle pouvais me dire.. J'avais peur. Après quelques instants de réflexion, je recommençai à jouer du piano. Il faut dire que je ne me reposais pas très souvent et prendre congé de temps en temps me faisait énormément de bien. J'éttendais donc patiemment une quelconque réaction de la part de la jeune noire, n'espérant pas vraiment de la sympathie, chose dont je me contentais de le désirer..

[Désolée pour le temps que j'ai mis à répondre et pour la longueur de mon poste.. >__> ]

» Travailler, c'est d'un ennuie.. [libre]